Mais que pensait t'on avoir à proposer de nouveau et d'intéressant dans une nouvelle émission sur canal b?
Il est surtout question de reprendre à notre compte ce qui est censé être la signature de la radio, à savoir de la curiosité et un éclectisme de bon aloi, dans un nouveau concept éculé de musicale qui serait : no concept, ou plutôt pas de style bien défini.
Autrement dit passer plus ou moins de tout mais pas non plus n'importe quoi, n'importe comment.
Essayer de faire le lien entre synth wave et rockabilly, des ponts entre folklores et psychédélisme, du sens entre country et funk, un raccourci entre gospel et hip-hop. Tout ceci en essayant d’être aussi didactiques que ludiques, malgré l'usage inconsidéré de nombreux tics verbaux et l'utilisation probable de termes comme doo wop, freak beat, moog library, etno jazz ou proto rap.
Quelques genres seraient a priori écartés, en gros tout ce qui se conjugue avec tek, fusion ou métal, parce que l'on est ni sourds, ni ados, ni drogués; a priori, car notre credo serait de ne pas en avoir, d'a-priori.
En 1974, pour se prouver qu'ils conservaient leur indépendance vis-à-vis de Pierre Barouh et Saravah, Fontaine et Areski ont signé avec le label Byg, chez qui ils ont sorti deux disques, ce 45 tours, avec une pochette signée Brigitte Fontaine, et l'album L'incendie.
Les arrangements de ce disque sont signés Jean-Claude Vannier, avec qui Brigitte Fontaine avait déjà travaillé en 1968 pour l'album Brigitte Fontaine est...?. Ils ont à nouveau collaboré en 2006 sur l'album Libido.
Dans le livre de Benoît Mouchart (Brigitte Fontaine: intérieur - extérieur), Brigitte Fontaine explique : "Aussi incroyable que cela puisse paraître, oui, nous étions persuadés que ça allait faire un hit !" Evidemment, "ça va faire un hit" n'en a pas du tout été un, de hit. Pourtant, c'est sûrement ce que le duo Fontaine/Areski a enregistré de plus directement rock. L'intro est excellente, une guitare rythmique saturée qui, bizarrement fait un peu penser aux Residents, une guitare électrique solo heavy et de la batterie. Il y a matière à faire un bon sample. Ensuite, la guitare vraiment seventies et le son heavy rock l'emportent. Il y a même des choeurs sur le refrain.
Le titre avait peu de chance de faire un succès car le simple fait de l'annoncer dans les paroles (par ailleurs toujours aussi sibyllines) crée une distance qui l'éjecte de la sphère pop.
Brigitte Fontaine ne semble pas garder un excellent souvenir de ce 45 tours puisque, toujours dans le livre de Benoît Mouchart, elle dit à propos de la face B (quand tous les ghettos brûleront) : "Je n'aime pas le militantisme relou, et cette chanson s'inscrit, hélas, dans cette catégorie."
Pour le coup, c'est un peu sévère. Certes, cette chanson n'est pas tout à fait du calibre de certains autres de leurs titres qu'on pourrait pourtant qualifier de "politiques", comme "moi aussi" ou "le 6 septembre", mais, cette fois-ci en conservant leur son et les influences orientales et avec un rythme très enlevé, ce court duo chanté par Brigitte et Areski est malgré tout un titre d'excellente facture.
Le titre "ça va faire un hit" figure sur la compilation "the Byg deal", consacrée au label par les anglais de Finders Keepers.