Le Cinéma est mort, disait Godard...Et c'est ce cadavre encore chaud qu'Antonin et Etienne observent méticuleusement pour y déceler un soubresaut, un spasme, un léger soubresaut, bref, un signe de vie
Aujourd'hui au programme pour votre plus grand plaisir: des apprentis
espions, un apprenti paysan, un apprenti cinéaste de SF et un
professionnel de la profession...
Des Apprentis espions...
Comme The Big Lebowski sur lequel les
Coen enchainèrent après Fargo et qui fut, par là
même, considéré comme une simple récréation,
Burn after Reading soufrira lui aussi de sortir dans l'ombre de
l'imposant No country for old men...
Pourtant si on est à la fois
loin de la puissance de No country comme de la richesse de The Big
Lebowski, le dernier Coen ne démérite pas du tout et
récapitule tout en les réinventant les motifs et
obsessions de la géniale fratrie. Au passage celle-ci y aborde de front une
thématique sous jacente dans toute leur œuvre : le complot et
la paranoïa.
Réécoutez ici même la chronique que nous consacrions à No countryfor old men en janvier dernier, en compagnie de la si pertinente Sophie Racineux...
Et/Ou
Retrouvez par là, la critique que lui a consacré la moitié gauche du Cinéma est mort dans la lettre d'info de La Griffe...
...Un apprenti paysan...
Un nouveau cinéaste à suivre de très près est né: Samuel Collardey qui s'impose comme un digne représentant
du cinéma français dans ce qu'il a de meilleur, celui
en prise directe avec la vie, dont les représentants sont les immenses Pialat,
Stevenin, Rozier, Kechiche ou Cantet.
Avec Entre
les murs, Les Bureaux de Dieu, Valse avec Bachir, ou même les
Cloverfield, Rec, Diary of the dead et Redacted, L'apprenti vient
rappeler à quel point 2008 aura été une année
où les frontières entre la fiction et le documentaire
n'auront jamais été aussi poreuses.
...Un apprenti cinéaste et un professionnel de la profession.
Aux Etats Unis, un metteur en scène
quasi lambda, du pognon à gogo, un tournage aux 4 coins du
monde, un personnage tiré d'une bd populaire, un plan
marketing du tonnerre, ça donne l'immense The Dark knight...
En France ça donne... Largo
Winch.
On lui préfère donc sans
peine Sleep dealer, du mexicain Alex Rivera, qui fait oublier sa production fauchée
grâce à la sincérité presque naive de son scénario
bourré d'inventions... De l'excellente série B par un
cinéaste qui deviendra, peut être lui aussi, un professionnel de la profession à Hollywood où il ne manquera pas d'être convié...