Sur le Billard cette semaine

Au programme cette semaine: un film sur les traces d'une oeuvre, un film sur les traces d'un autre film, un film français orphelin...

Clint Eastwood revient devant la caméra avec Gran Torino, et comme ça a toujours été le cas depuis Un frisson dans la nuit son premier film, il capitalise sur un des aspects de son image, ici celle de l'irascible-salopard-individualiste-qui-fout-les-jetons-à-tout-le monde, pour finir par démolir soigneusement cette façade qui fit son succès public et son infortune critique au début de sa brillante carrière. Pas sûr qu'il gagne sur le premier point (le grotesque n'est pas loin), sur le deuxième point, c'est juste brillant...as usual...

Il y un cadavre dans la boule à facettes

Saturday Night Fever est si lourdement écrasé par le succès de sa bande originale putassière et flamboyante que l'on en a oublié la profonde tristesse du film dont ele est tirée. Pablo Larrain remet les pendules à l'heure à sa façon en nous narrant l'histoire de Raul, sosie raté du personnage de Tony Manero incarné par John Travolta, lui même sosie raté de Al Pacino dans le très beau film de John Badham.

Ozon en mode Shyamalanien

En inscrivant un corps fantastique (un poupon ailé) dans l'univers du film «social» français (HLM, cité, famille dysfonctionnelle, difficulté à conjuguer vie privée et travail) Ozon fait preuve d'une audace quasi inédite dans le paysage du cinéma français. Si cela n'échappe pas toujours au ridicule, c'est néanmoins toujours émouvant. Selon notre définition, Ricky est quelque part un beau nanar (voir post du 17 septembre), et donc une œuvre profondément attachante...