L'heure curieuse
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CHERCHEURS EN VILLE #43 Les femmes et la mer
17-05-2019
#43 Chercheurs en ville : Les femmes et la mer
Vendredi 17 mai, notre invité était Philippe Hrodej, maître de conférences en histoire moderne à l'Université Bretagne Sud et appartenant au laboratoire Temos. Aujourd’hui, 14 % des marins de la Marine nationale sont des femmes. Si la première expérimentation d’embarquement de femmes remonte à 1983 (ce n’est pas si loin), il aura fallu attendre 2018 pour que les équipages de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins s’ouvrent à elles. Retour en arrière. Du 17è au 19è siècle, les pêcheurs bretons partent pour Terre-Neuve au Canada ou pour l’Islande pour la morue, ou s’adonnent à la pêche côtière, par exemple pour de la sardine. Une chose est sûre : peu de femmes font partie des équipages. Si on parle des femmes et de la mer, certaines représentations persistent : la femme porte-malheur sur un navire ; la femme pirate qui passionne les gens mais dont la réalité est pourtant anecdotique ; également la femme volage à bord et au port. La question majeure qui se pose, c’est bien celle de l’absence : de la femme pour son époux parti en mer, et inversement. La femme de marin devient alors le personnage central du foyer et développe une multi-activités : éducation, gestion des biens et des finances, etc.. Certaines ont une puissance telles qu’elles se lancent dans la négoce. Globalement, on peut parler d’une économie de la mer qui amène les femmes à travailler dans nombre de ses filières de la corderie à la vente de poissons en passant par l’industrie de la chaussette. Alors, qui sont ces femmes mariées à la mer ? Si on lit entre les lignes des archives de l’époque, une autre Histoire se dessine, et avec elle, le portrait de femmes jusqu’alors ignorées. |
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